A une époque où la médecine fascine par sa technologie, nehs et le quotidien Libération proposent de revenir sur une relation fondamentale, plus discrète, celle qui unit une personne vulnérable à une autre, chargée d’en prendre soin.
Entre le soignant et le soigné s’établit une relation particulière faite de confiance et d’empathie, parfois aussi d’asymétries et de non-dits. C’est une relation difficile à saisir, qui manque souvent de reconnaissance et de mots pour se raconter. Soignant, soigné, c’est une relation qui remonte à des temps anciens, une relation qui en dit long sur les valeurs d’une société, sur son organisation et la prise en charge des plus faibles.
C’est aussi une relation qui peut trouver un écho, une résonance, bien au-delà des portes des hôpitaux et des établissements de santé. Dans ce Forum, aux côtés des praticiens de la santé, nous avons souhaité faire la part belle aux sciences humaines, convier des anthropologues, des écrivains, des philosophes qui viendront éclairer de leurs lumières les interrogations qui gouvernent ceux qui se côtoient dans ces moments de vulnérabilité.
Mots d’accueil
De gauche à droite : Laurent Joffrin, Directeur de la publication et de la rédaction de Libération
et Sylvain Chapuis, Directeur général de nehs
Débat 1 • Une société aux petits soins ?
La philosophie du soin peut-elle servir un projet de société ? Pour Cynthia Fleury, titulaire de la chaire Humanité et santé, « une société qui néglige la fragilité, la vulnérabilité, la singularité des personnes et des situations, passe à côté de la justice sociale. » Un point de vue partagé par l’écrivain et généticien Axel Kahn mais aux antipodes de la pensée du philosophe Yves Michaud, quand il s’agit de politique. Il dit : « la projection de la morale du soin dans la politique n’humanise pas la politique mais la dissout. »
De gauche à droite : Yves Michaud, Cynthia Fleury, Axel Kahn
et Eric Favereau, grande reporter à Libération, spécialiste des questions de santé
Le débat en vidéo :
Débat 2 • « J’ai mal pour toi »
D’où nous vient cette capacité à prendre soin de l’autre, à comprendre son ressenti, à percevoir ses intentions, ses émotions ? Nous en discuterons avec l’archéo-anthropologue Valérie Delattre, elle travaille sur la prise en charge du handicap dans les sociétés du passé. A ses côtés, nous avons invité le psychanalyste Roland Gori et Patrick Malléa, directeur du développement des nouveaux usages digitaux de nehs – nouvelle entreprise humaine en santé – il s’intéresse au rôle du numérique dans la relation de soin.
De gauche à droite : Patrick Malléa et Valérie Delattre
Débat 3 • Les mots qui soignent
Comment trouver le bon mot pour exprimer ce qui se joue quand le corps ou la tête vacille ? Quand la parole se dérobe, l’écriture peut-elle prendre le relais ? Pour ce débat de clôture du Forum, nous accueillerons deux invités que réunit l’écriture ainsi que le Prix Femina, qu’ils ont reçu tous les deux. Philippe Lançon est journaliste à Libération, auteur du récit d’une reconstruction, « Le lambeau », il partagera avec nous son expérience de la parole à l’hôpital. Élisabeth de Fontenay est philosophe et écrivain, dans son dernier livre « Gaspard de la nuit », elle raconte son frère handicapé, « elle lui prête ses mots, le rattache à la communauté des hommes par l’écriture. » Il y aura également Nadine Le Forestier, spécialiste de pathologies dégénératives, auteure d’une thèse sur le langage, elle déplore que l’on ne mesure pas suffisamment l’effet de la parole dans la relation de soin.
De gauche à droite : Nadine Leforestier, Elisabeth de Fontenay,
Alexandra Schwartzbrod (Directrice adjointe de la rédaction de Libération, animatrice des débats)
et Philippe Lançon
Le débat en vidéo :
En plus du grand débat du 27 novembre, le quotidien Libération, en collaboration avec nehs, a édité un supplément de 8 pages, dédié au Forum Santé :
Libération a également réalisé une double-page de compte-rendu paru dans les colonnes du quotidien le 30 novembre :
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